Historique inspiré du texte d’Artémisia Menciotti-Manni

paru dans la Revue historique du Mandement de Bex de 2013

Avec la Réforme proclamée à Bex en 1528, les messes sont supprimées et l’église devient temple protestant. Les offices religieux catholiques ne disparaissent pas pour autant et sont célébrés dans une salle de l’Hôtel des Salines aujourd’hui disparu. L’afflux de touristes au 19ème siècle va sans doute contribuer à la renaissance des célébrations catholiques. Ainsi, les catholiques bellerins obtiennent en 1870, sous certaines conditions, l’autorisation de célébrer la messe dominicale au temple. Au cours de l’année 1884, le Conseil de Paroisse d’alors achète un petit terrain à l’Allex. Cette même année, l’architecte Borel établit les plans de construction d’une chapelle et la première pierre est posée le 8 septembre. Le 21 juin 1885, elle est consacrée par l’Evêque de Sion et dédiée au Sacré-Cœur de Jésus et à Saint-Clément en souvenir de l’ancienne église catholique. La cure est construite en 1891 et permet d’accueillir désormais un prêtre à demeure. C’est en 1895 que le nouveau curé Jérémie Capelli décide de créer une école catholique, laquelle perdurera jusqu’en 1996.

Entre 1936 et 1949, la restauration de l’église se déroule en plusieurs étapes sous la conduite du curé Jean Heimgartner. L’architecte Italo Ferrari, père du concepteur du collège voisin de la Servanne, transforme l’apparence de l’église en s’inspirant de la basilique Saint-Apollinaire de Ravenne. Ainsi, il rehausse la façade et le clocher, donnant à ce dernier un air latin des plus harmonieux. Il y ajoute des bas-côtés et réalise un baptistère. Il modifie l’intérieur et l’aménage avec un carrelage chaleureux en pierre de Solnhofen.

L’artiste Paul Monnier, peintre-verrier et mosaïste de Sierre va, dès 1937, marquer fortement l’église par son intervention. Il est le concepteur des mosaïques qui ornent les parois orientales de la nef et le créateur des imposants vitraux du fond du chœur et des bas-côtés.

« Enfin c’est en 1973 que, sous la conduite de l’architecte C. Deru, le chauffage à air chaud fut remplacé par une installation au sol. Ce nouvel aménagement nécessita la surélévation du sol de la nef et du chœur de 13 cm sur lequel fut posé un carrelage en pierre de Solnhofen similaire à celui des parois de l’église. En 1984, les murs de l’église où les plaques en pierre de Solnhofen se décollent de manière inquiétante à de nombreux endroits sont consolidés. Les carreaux de la nef sont enlevés, le crépi gratté avant d’appliquer un nouveau revêtement sur lequel sont posées de nouvelles plaques. Le mur du fond de la nef et la voûte sont repeints. L’éclairage date de cette intervention, de même que l’aménagement actuel de la sacristie. » tiré de l’étude historique succincte d’après les archives de la Paroisse de Mme B. Pradervand, historienne de l’art)

Daniel Lenherr